Qui est notre coureur Georges Gaspard, notre coureur au TOR des Géants ?
Salut les Ekosport’ifs 😉
Je me présente: Georges GASPARD, jeune coureur de 50 ans cette année ?, éducateur de métier qui aime se ressourcer en montagne en faisant quelques foulées. Le fil du temps m’a amené sur des trails sympas:
- 5 Sainté/Lyon
- 2 6000d
- 2 UTMB
- 2 trails des aiguilles rouges
- 1 X trail de Courchevel,
- 2 Ultra Trail du Vercors
- 2 UT4M…..pour les plus « connus »
Plus des petites courses sans renom mais tout aussi sympas sur lesquelles le partage et les rencontres se font sans manière…. et c’est ça qui est cool.
Dans le lot, il y a aussi 1 Tor des Géants en 2014. Ahhh cette course, ce voyage devrais je dire. La plus belle aventure sportive que j’ai pu connaître. D’où mon envie d’y revenir!?.
Qu’est-ce que le TOR des Géants ?
Pour ceux qui connaissent pas le TDG, alias c’est le TOR des Géants, c’est : 330kms, 24000mD+, 25 cols entre 2200 et 3300m d’altitude, le tout en 150h maxi…pour des milliers de sourires, des bénévoles en or, une aventure inoubliable dans une vie de sportif amateur comme moi.
Alors si nous pouvons partager ensemble un peu de ce frisson voyageur, si vous pouvez ressentir la piqûre du froid matinal et la chaleur des femmes et des hommes qui écrivent cette course au travers de mes modestes partages… La course n’en sera que plus belle.
Ne me cherchez pas dans les premiers, je n’y serais pas?. Je serais là où mon corps me porte et dans les temps où la montagne m’aura laissé passer. C’est un voyage, ne l’oubliez pas?
Départ le 9 septembre 2018 à 12h…
Et n’oubliez pas, Ekosport’if un jour, Ekosport’if toujours ! On va rien lâcher !
Retour sur le TOR des Géants 2018
Un Ekosport’if dans le grand bain
Après les émotions du départ, les yeux qui brillent dans le regard de chacun des concurrents, le vif du sujet arrive rapidement.
Le premier col est déjà éprouvant car il fait chaud, mais il se passe sans encombre et la liesse des spectateurs au sommet me donne une légèreté inattendue.
J’atteins le ravitaillement de »la Thuille » dans le temps que j’avais envisagé. La mécanique ne donne aucun signe d’alerte, hormis les pieds qui chauffent légèrement, mais la chaleur omniprésente et l’énorme quantité de poussière qui pénètre un peu de partout, me donne rapidement la réponse au pourquoi de ces échauffements prématurés.
Je quitte le poste de ravitaillement, petites foulées rasantes. La perspective de revoir le refuge Deffeye « tout là-haut », m’enchante.
Mais voilà…. ça c’était « avant le drame », comme le dit un célèbre humoriste.
L’allégorie du mollet en feu
Kilomètre 26, ça monte droit dans le pentu, les marches de pierre sont hautes. Un appuis à droite, un autre pied gauche, une belle extension du mollet, et là….une pointe de feu me traverse la face interne du mollet gauche. Cela m’arrache un « aïe » (pour être poli, car en fait je ne dis pas ça du tout…).
Je réalise rapidement que les choses ne vont pas être simples. Il y a encore la même distance à parcourir, mais surtout, il y a le dénivelé et la technicité du terrain…
Je m’efforce de penser à autre chose, de positiver, que la douleur va passer et qu’un bon strapp me fera franchir col après col….Bref, j’avance.
Au refuge Deffeyes, je me couvre, la nuit est bientôt là, et mon temps estimé de passage a déjà considérablement augmenté sur mes prévisions.
La douleur est omniprésente, et la nuit qui arrive ne me rassure pas. Je fais en sorte de rester dans mon rythme basé sur environ 500m puis une pause pour ma jambe.. Ça ne fait pas de moi un lapin, mais cela me permet d’avancer et que ma jambe tienne un peu plus longtemps.
Le passage du col de Crosatie sera un véritable chemin de croix.
Les heures passent, je vois la barrière horaire se raccourcir et je commence à gamberger énormément. Si peu de kilomètres parcourus pour autant de douleur…
Arrive la descente , technique à souhait. Un autre événement vient ternir un peu plus ma soirée. Un concurrent italien a fait une lourde chute environ 30 mn avant mon passage. 150m dévalés dans la caillasse en roulé-boulé…. les secouristes présents au sommet du col sont auprès de lui, mais l’image n’est pas belle à voire. Sans rentrer dans les détails, il est « très » abîmé. J’ai su plus tard qu’il luttait entre la vie et la mort et que les secours l’avait maintenu comme ils le pouvaient jusqu’au matin et l’arrivée de l’hélicoptère.
Et vint la désillusion…
A 5h28 du matin, j’arrive « enfin » sur la base vie de Valgrisenche, après un peu plus de 3500m de D+ et 2900 de D-. Mes proches sont là, manifestement, ma tête trahie l’état de mon moral et de mes ressentis. Je demande à voir le médecin tout de suite, afin d’avoir un portrait plus précis de mon angoisse.
Le verdict sera sans appel : face interne muscle soléaire et gaine du tendon déchirés……. synonyme de… Cesser le feu immédiat sous peine de rupture totale du tendon…
Je vous épargne le détail de mon désarroi, la déception pour mes proches et mes partenaires, les efforts consentis pour….pas grand chose. Un tronçon que j’avais mis à peine 10h à effectuer il y a 4 ans m’aura pris 15h30.
Remonter la pente (quoi encore du dénivelé????)
Voilà amis Ekosportifs, un petit retour sur ce que peut vivre un modeste coureur. Avec le recul, je me dis que c’est un mal pour un bien. Je vais prendre le temps de me soigner, faire ce qu’il y a à faire pour revenir sur le trail. Distances modestes d’abord, et puis je verrais pour le reste.
Je pense déjà au Trail Drôme, au Verdon canyon challenge, à l’Ultra-Champsaur….et tant d’autres… Et puis il y a d’autres projets perso, certains virages à prendre. Tout ce qu’il faut pour avancer encore et toujours.
Je vous donne rendez-vous bientôt afin de partager pleins d’autres expériences autour du trail avec Ekosport !!
Ekosportivement à vous,
Georges.